La 1ère édition de “African Foundations Awards” (AFA), organisée par l’agence Africa Event, a eu lieu le samedi 16 novembre 2019, à la salle de conférence de CRRAE-UMOA, à Abidjan-Plateau.
Doudou Stevens Cissé, Directeur Exécutif de Africa Event, a profité de l’occasion pour décliner les motivations de cet événement : “Longtemps, les fondations et associations ont été confondues car toutes deux sont dédiées à l’intérêt général à but non lucratif. Aujourd’hui leurs caractéristiques sont très différentes. Alors qu’une association est le regroupement de plusieurs personnes avec la volonté d’agir ensemble autour d’un objectif commun, une fondation existe par l’affectation irrévocable de biens pour la réalisation d’une œuvre d’intérêt général. Une fondation, c’est de l’argent privé mis à la disposition d’une cause publique. Si toutes deux sont nécessairement sans but lucratif, l’association peut défendre les intérêts d’un groupe organisé : anciens élèves d’une école, défenseurs de l’environnement, alors que la fondation est une association dédiée à l’intérêt général. La tutelle de l’État est là comme garant de l’utilité publique. L’association disparaît avec la dispersion de ses membres alors que la fondation peut survivre. La gouvernance est très différente. Une association a, par nature, un fonctionnement démocratique, les décisions sont prises par l’assemblée générale au cours de laquelle chaque membre possède une voix, alors que la fondation a une gouvernance basée sur un conseil d’administration qui prend les décisions”.
16 fondations primées plus 3 prix spéciaux
Cette cérémonie a été également l’occasion de primer 16 fondations pour leurs nombreux efforts en faveur de l’amélioration du quotidien des populations. Entre autres, la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix qui s’est vue attribuer le super prix AFA et le prix pour la paix, la fondation Magic System récompensée par le prix pour l’éducation et la fondation Amadou Hampâté Ba qui est repartie avec celui du patrimoine culturel africain. À côté de ces récompenses, des prix spéciaux ont aussi été attribués aux fondations Children of Africa (dirigée par la première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara), Congo Assistance et Servir le Sénégal.
À en croire la présidente du jury, Makani Diaby, 1ère vice-présidente du Sénat, ces Awards ont été décernés selon les critères suivants : “Être une fondation. Avoir au moins 3 ans d’existence au 30 janvier 2019. Être en activité sur le continent africain ou dans la diaspora africaine . Avoir un site internet fonctionnel, avoir déjà réalisé des actions de qualité sur le terrain, ayant un impact durable sur les bénéficiaires. Être proposé par le comité d’organisation, les associations, les médias ou une tierce personne comme fondation”.
Animant la conférence inaugurale de la 1ère édition de “Africa Foundations Awards” sur le thème : “Fondations africaines, perspectives et impacts sur le continent africain”, Pr Aliou Mané, président de l’Université Atlantique, a souligné l’”impérieuse” nécessité de légiférer uniquement pour les fondations. Pour lui, cette nécessité de créer un cadre juridique spécifique aux fondations réside dans le rôle qu’elles jouent dans le développement socio-économique des pays.
“De nombreux établissements scolaires, sanitaires que nous rencontrons dans les zones enclavées ont été édifiés et font l’objet d’attention soutenue de la part des fondations d’une manière générale. Si les fondations n’existaient pas, il aurait fallu les inventer. Heureusement qu’à l’instar de leurs homologues de l’hémisphère nord, de nombreuses fondations africaines ou installées en Afrique continuent de soutenir l’action publique. Qu’il s’agisse de créer des institutions bancaires, des compagnies pétrolières, d’électricité, de téléphonie cellulaire, initiées par des personnalités publiques ou privées, les fondations agissent” a-t-il soutenu.
Pour lui, les enjeux du développement, la spécificité des problèmes selon les régions et les secteurs de la population concernée, commandent que les ONG et associations prennent en main la formation du personnel d’encadrement et celui de gestion des activités quotidiennes. “Il faut que le personnel d’encadrement et celui de l’exécution des fondations soient encadrés pour faire en sorte que la destination des fonds qui sont mis à leur disposition soit une destination efficace et que l’argent ne se volatilise pas en cours de route. La qualification des agents chargés de repérer, d’identifier, d’évaluer et d’exécuter les tâches d’accompagnement matériel et financier est à la base essentielle du succès de leurs actions”. À en croire l’universitaire, cela évitera les déperditions constatées dans la gestion de l’administration des fondations et dans l’identification des destinations des apports en matériel et en finance. La deuxième conférence a été animée par Diabaté Fatoumata, Secrétaire exécutive adjointe, Conseiller DG Lonaci sur le thème : “Thème : Fondations, actions sociales et le bien-être des populations africaines”