Appel à communications pour le Colloque sur le thème « vingt ans après la guerre en Côte d’Ivoire : penser la crise en temps de paix »

Le GRESCI et l’Université FHB sont heureux de s’associer avec la Fondation Félix Houphouët-Boigny et l’IRSEM pour la tenue d’un colloque visant à analyser l’héritage de la crise ivoirienne, en insistant sur les dynamiques actuelles et futures, via ce retour vers le passé. vingt ans après le déclenchement de la guerre civile le 19 septembre 2002. Ce colloque aura lieu du 19 au 21 septembre 2022 au siège de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. 

Vingt ans après le déclenchement de la guerre en Côte d’Ivoire, il est opportun de profiter du recul et de ce temps de paix pour tirer les leçons de la guerre. En effet, longtemps ilot de stabilité dans une Afrique de l’Ouest marquée par l’instabilité, la Côte d’Ivoire a fini par basculer, ce 19 septembre 2002, dans une crise politico-militaire qui a duré toute une décennie. Le long processus de négociation entamé par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest dès les premiers instants de la guerre s’est progressivement ouvert à divers acteurs sans pouvoir épargner une fin de crise meurtrière. En effet, l’élection présidentielle de 2010, censée apporter la paix et la démocratie, a accru les divisions tout en mettant à nu les fragilités d’une décennie de crises. Ce sont plus de 3000 morts qui ont refermé, ce 11 avril 2011, la tragique page de la guerre en Côte d’Ivoire.

Refermé, le mot semble fort tant la guerre transforme les sociétés, questionne et impacte durablement la marche d’une nation. De fait, la crise ivoirienne semble être un terrain idéal pour comprendre la complexité des guerres civiles et pour analyser les démarches de reconstruction post-crise qui, au-delà des performances économiques, s’ancre dans la démocratie, la préservation des libertés et la citoyenneté. Les écrits et productions sur le sujet ont montré les particularités du cas ivoirien en tant que terre d’immigration, de tensions entre ouverture démocratique et pratiques autoritaires, dans un contexte de liens entre la France et la Côte d’Ivoire particulièrement marqués.

La crise elle-même a interrogé les choix stratégiques ivoiriens en matière de défense et de diplomatie, le rôle de la France et, plus largement, de la Communauté internationale – institutions panafricaines y compris – dans la prévention et la gestion des conflits. Les acteurs et institutions internationales ont été au cœur de la gestion du conflit et du processus de reconstruction post-conflit, tant pour la justice avec la Cour Pénale Internationale, la sécurité via le rôle de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ainsi que l’opération française Licorne, que pour la relance économique avec les institutions de Bretton Woods, l’Union Européenne, ou encore parmi d’autres les États-Unis. Au-delà de l’action internationale, la dynamique locale de la reconstruction post-crise a été l’objet de nombreuses recherches. Paradoxalement, la crise a été un catalyseur de synergies et mobilisateur d’énergies qui ont donné lieu à une formidable activité artistique et culturelle dont le coupé-décalé a constitué l’acmé. En gros, une double logique locale et internationale dont causes et effets s’entremêlent.

Quelles leçons peut-on tirer des années de crise ivoirienne et de la reconstruction post-conflit ? Quelles sont les dynamiques d’hier qui ont disparu, qui ont persisté ? Comment la trajectoire de crise et de sortie de crise ivoirienne s’inscrit-elle dans l’histoire des conflits civils ouest-africains ? L’importance de la Côte d’Ivoire dans la sous-région et l’intérêt pour l’étude des conflits ont favorisé la production de plusieurs ouvrages, articles et autres réflexions sur la crise en Côte d’Ivoire. Mais, deux décennies après son déclenchement, une réflexion globale mobilisant acteurs et chercheurs autour de la question, la traitant dans ces différentes facettes en actualisant les données est une opportunité qu’offre ce colloque.

Pour cela, les organisateurs invitent les chercheurs et praticiens à soumettre des résumés de contribution de 250 mots en précisant l’axe dans lequel ils souhaitent intervenir. Veuillez envoyer les contributions en français ou en anglais à l’adresse suivante : colloquevingtansciv@gmail.com, du 15 avril au 20 mai 2022. Les sujets suivants peuvent être d’un intérêt potentiel :

  • Axe 1 : Origine et causes de la crise ivoirienne et au-delà, qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
  • Axe 2 : Vivre au rythme de la guerre : mutations, vie politique, libertés et droits humains, vécu dans la sous-région, arts, gouvernance rebelle, vivre en guerre dans les territoires gouvernementaux et productions scientifiques.
  • Axe 3 : Les acteurs internationaux à l’épreuve de la guerre et la réconciliation en Côte d’Ivoire : ONU, France, CEDEAO, UA, Licorne, ONUCI, CPI, personnalités de haut niveau, acteurs de l’aide au développement.
  • Axe 4 : Conséquences et mutations liées au conflit.
  • Axe 5 : Reconstruire et réconcilier en Côte d’Ivoire : économie et social, diplomatie et défense, justice, démocratie et citoyenneté. Equilibres territoriaux et présence étatique.
  • Axe 6 : Questionner le modèle de sortie de crise : Bonnes pratiques, modèles libéraux, justice.

Veuillez noter également que les contributeurs devraient approcher leur institution pour obtenir le financement pour assister au colloque. Certains fonds limités seront disponibles pour aider les collègues dont les propositions seront acceptées, mais cela ne peut pas être garanti à ce stade.

 

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